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Les actions du PCDN de Gesves
7 octobre 2014

Un peu d'histoire et de géographie autour du pommier

Article issu du Trilles et Clapotis n°12 (paru dans le Gesves Info de septembre)

"La pomme est un fruit bien de chez nous, pense t'on, mais est-ce exact ? Il existe de par les forêts d'Europe quelques variétés de pommiers sauvages, Malus sylvestris.

Nous mangeons les fruits de Malus pumila, cultivé chez nous.

Il y a bien longtemps, Eve a croqué la pomme, depuis nous subissons quelques avanies, tels que le rhume des foins et les horodateurs.

Y a t'il corrélation entre ces divers événements ? Ou le pommier ne serait-il pas une plante invasive ? En 1973, un naturaliste allemand, Johann August Sievers parcourt l'Altaï, aux confins de la Chine, de la Sibérie et du Kazakhstan, à la recherche de rhubarbe.

Là, dans la vallée de l'Ili, affluent du lac Balkash, au pied des massifs du Jungar Alatau et Tarbagataï, en altitude, il découvre un pommier sauvage. Vous me direz qu'on s'en fiche un peu, seulement l'histoire n'est pas finie ; en 1833, Karl Friedrich von Ledebourg reprend le flambeau et nomme cet arbre Pyrus sieversii.

pommes

Pourtant, nos ancêtres les Gaulois, et nous-mêmes, continuons à manger des pommes sans savoir ce que nous mangeons.

En 1933, le botaniste Nicolaï Vavilov parcourt la même région et découvre des forêts de pommiers sauvages dans la province d'Almaty, au Kazakhstan; précurseur en biodiversité il suggère que cette région soit considérée comme le "centre de diversité" du pommier.

Les années passent, la recherche scientifique progresse, le monde change.

En 2002, les travaux du généticien britannique Barrie Juniper démontrent que nos pommiers ne sont pas issus de multiples hybridations, mais bien de diverses variétés de Malus sieversii du Kazakhstan, où on le trouve toujours en peuplements naturels. Selon lui, notre M. pumila ne serait qu'une variété de M. sieversii. Mais, une variété décadente suite à une trop longue consanguinité.

L'intérêt de ces recherches ? M. sieversii sauvage résiste à la tavelure !

pommier

Maintenant, pourquoi un cultivar de ces fruits sauvages, relativement acidulés, a engendré une souche plus douce ? Là intervient un plantigrade sympathique, l'ours : il vit dans ces régions et aime les pommes. Il a tendance à choisir les fruits les plus doucx, donc là où il s'alimente, il y a concentration de semences de pommes douces...

Aucune espèce n'est donc "nuisible", même si de temps en temps un ours myope se trompe et avale un touriste... No one is perfect !

PS1 : actuellement, aux USA, des Malus sieversii sont mis en culture et seront bientôt sur nos étalages.
PS2 : je lance une souscription pour financer mon voyage dans la vallée de l'Ili, je vous rapporterai des graines originelles !!
PS 3 : les références géographiques sont là pour vous faire ouvrir un atlas...

Merci à Wikipedia et à quelques autres lectures.

Un PCDNien amoureux des voyages et des découvertes... "

pomme

 

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